Les autorités nigériennes ont récemment repris le contrôle opérationnel de la Société des mines de l’Aïr, autrefois administrée par Orano, une entreprise française. Cette décision s’inscrit dans une démarche affirmée de souveraineté visant à garantir une gestion nationale des ressources naturelles stratégiques.
En refusant d’appliquer les résolutions émanant des conseils d’administration étrangers, le gouvernement nigérien envoie un signal clair quant à sa volonté de préserver ses intérêts économiques et miniers.
Par ailleurs, le Niger a également retiré à Orano le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, l’un des plus importants du pays avec une réserve estimée à près de 200 000 tonnes d’uranium. Cette mesure intervient après plusieurs années de reports successifs et de non-respect des engagements initiaux de la société française.
Le gouvernement nigérien, en reprenant la gestion de ce projet stratégique, entend non seulement maximiser les bénéfices économiques pour la population nigérienne, mais aussi réaffirmer sa position face à une dépendance jugée excessive aux acteurs étrangers.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large, observée dans la région du Sahel, où les États membres de l’Alliance des États du Sahel, affirment de plus en plus leur autonomie en matière de gestion des ressources naturelles.
Ces décisions marquent un tournant dans la lutte pour une souveraineté économique et énergétique, renforçant la volonté des États sahéliens de rompre avec des pratiques qu’ils jugent désavantageuses pour leurs populations.
Jacques Haloré