Patrice Talon met un peu d’eau dans son vin et autorise le chargement d’un premier navire de pétrole nigérien. Il s’agit d’une concession faite à l’issue d’une négociation engagée par une délégation chinoise reçue discrètement ce mercredi 15 mai dans la capitale béninoise.
La méditation chinoise sur l’épineuse question du pétrole nigérien porte ses premiers fruits . Reçue par le président béninois Patrice Talon, la délégation chinoise a pu obtenir la levée temporaire du blocage sur l’exportation du pétrole, en provenance du Niger. C’est ce qui ressort d’un point de presse conjointement tenue par les officiels béninois et chinois Cotonou ce mercredi à l’issue de la rencontre.
Cette autorisation « ponctuelle et provisoire » a été accordée suite à une demande de la douane nigérienne et concerne uniquement le premier navire en attente dans les eaux béninoises, mais l’exploitation normale du pipeline d’export Bénin-Niger n’est pas encore autorisée, a-t-on précisé.
Aussi annoncé au cours de ce point de presse, la convocation par les Chinois d’une réunion du comité inter-États Bénin-Niger, chargée de régler les difficultés et les incompréhensions. Il n’y a pas encore de date, mais le Bénin aurait accepté.
En rappel, la tension entre le Bénin et le Niger est née de la décision par Cotonou de fermer sa frontière avec son voisin du Nord, en exécution des sanctions édictées par la CEDEAO contre le pays sahélien suite au coup d’Etat qui a renversé Mohamed Bazoum.
Cependant, malgré la levée des sanctions de la CEDEAO et la réouverture des frontières par la Bénin, le Niger refuse catégoriquement d’ouvrir la sienne et ses importations sont faites depuis le Togo.
En réponse à cette intransigeance de la junte militaire nigérienne, Patrice Talon a interdit le chargement du pétrole nigérien acheminé par oléoduc jusqu’à la plateforme de Sèmè-Kpodji.
Une pression économique attendue pour faire fléchir les militaires au pouvoir. Mais peine perdue. Les tombeurs de Mohamed Bazoum comme d’habitude demeurent sur leurs positions et demandent à l’entreprise chinoise chargée de l’exportation du pétrole de régler le problème avec la partie béninoise.
Rabi TOURE