La Banque commerciale du Burkina (BCB) va bientôt devenir une propriété du Burkina. C’est ce qu’a décidé le gouvernement réuni en conseil des ministres ce mercredi 22 mai à Ouagadougou. Cette décision a pour but de sortir l’institution des difficultés auxquelles elle est confrontée depuis des années, du fait du non respect par la partie libyenne, les clauses de son contrat.
Lors du conseil des ministres tenu ce mercredi 22 mai sous la présidence du capitaine Ibrahim Traoré, le gouvernement burkinabè a pris un projet de décret portant nationalisation de la Banque commerciale du Burkina (BCB). Une institution bancaire créée le 06 février 1984 par les Etats libyen et l’ex Haute-Volta sous le nom de Banque arabe libyenne pour le commerce et le développement (BALIB).
Baptisée plus tard Banque commerciale du Burkina, avec un capital social réparti à part égale entre les deux actionnaires (burkinabè et libyen), la société fait face après 36 années de fonctionnement, à des difficultés majeures qui ne lui permettent pas d’atteindre convenablement ses objectifs. Des difficultés sont liées au déficit de l’accompagnement par la partie libyenne. En effet, la Libye a été absente dans le financement de la Banque, et ses interventions ne se limitent qu’ à apporter sa part de capital social.
Cette absence s’est souvent muée en une opposition, voire un conflit entre actionnaires sur divers sujets tels que le choix du Directeur général et les réformes structurelles qui sont toujours bloqués par la Libye quand bien même cela s’avérait indispensable, a expliqué le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, Dr Aboubacar Nacanabo.
De son côté la partie burkinabè a tenté en vain de sauver la Banque en entreprenant plusieurs démarches telles l’augmentation de capital, le soutien en matière de mobilisation des ressources, l’ouverture du capital, la mise à disposition de ressources sous forme de comptes courant actionnaire. Initiatives, toujours rejetées par la partie libyenne.
Face à cette situation, le Burkina Faso s’est vu dans l’obligation, de procéder par note verbale à la dénonciation de la Convention portant création de la Banque arabe-libyenne voltaïque pour le commerce et le développement signée le 06 février 1984 entre la Haute Volta et la Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste ainsi que ses modificatifs. La décision prise le 12 décembre 2023, rend alors caduc l’ensemble des dispositions contenues dans ladite convention tout en demandant une relecture des statuts de la Banque pour les conformer aux exigences de la règlementation bancaire dans l’espace de l’Union monétaire Ouest africaine (UMOA).
C’est suite à ces procédures, que l’Etat burkinabè décide donc de prendre un projet de décret relatif à la nationalisation de la Banque commerciale du Burkina, afin de lui apporter une meilleure gouvernance.