CEDEAO: Le Président béninois Patrice Talon regrette les sanctions infligées aux Etats de l’AES

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Suite au retrait de l’AES de la CEDEAO, le président béninois Patrice Talon se repentit de l’attitude de son pays et de l’institution dans la gestion des coups d’Etat survenus au Mali, au Burkina et récemment au Niger. Face à la presse ce 8 février au palais présidentiel, le Chef de l’Etat du Bénin qui avait été l’un des fers de lance dans la menace d’agression armée contre Niamey et appliquer des sanctions sévères prises contre son voisin du Nord, fait un rétropédalage.

Mieux vaut tard que jamais; dit-on, même si le Burkina, le Mali et le Niger ont déjà signifié que leur décision de quitter la CEDEAO est irréversible. Le Président béninois dans une rencontre face aux professionnels des médias semble faire son mea culpa à l’AES, en reconnaissant que l’institution régionale est allée trop loin dans sa réaction contre les peuples de ses pays, en particulier le Niger avec qui le Bénin a fermé sa frontière et suspendu les importations de marchandises transitant par le port de Cotonou, au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet 2023.

« Les sanctions ne sont pas faites pour durer dans le temps. Nous sommes (le Bénin) les premiers à vouloir que les sanctions s’arrêtent. Moi, je suis pressé. Ce n’est pas parce que les sanctions causent des préjudices graves au Bénin, non.  Je veux que les Béninois le sachent: les sanctions causent des préjudices au Bénin, mais, encore plus au peuple nigerien. Nos frères nigériens souffrent plus que nous», a reconnu M. Talon.

Le dirigeant béninois estime qu’il est temps de lever ses sanctions et privilégier la communauté des peuples de l’espace ouest africain.  « Il est temps pour nous de lever les mesures. Il ne faut pas que le différend persiste. S’il faut arriver à la division des peuples, il faut tout laisser tomber, faire la paix entre les organes pour préserver la paix entre les peuples»,  a-t-il poursuivi.

Selon lui, il serait convenable de demander au peuple nigérien ce qu’il veut concrètement, afin de l’aider au lieu de rester camper sur les positions de sanctions. Quant à la décision de retrait des Etats de l’AES, Patrice Talon s’en dit affligé« Cela m’a beaucoup peiné. Après leur décision, j’ai personnellement téléphoné à l’un des trois présidents. Je lui ai dit que ce n’était pas bien. Notre rôle n’est pas de diviser les peuples parce que la volonté de ceux-ci, c’est de s’intégrer. Il n’y a pas de conflit entre le peuple du Bénin et celui du Niger, du Mali ou du Burkina», a-t-il fait savoir 

« Le soucis réside entre les chefs d’État de la CEDEAO », pense-t-il qualifiant le départ de «malheureuse». 

Pour rappel, dans une intervention décembre dernier devant l’Assemblée nationale, le Président Talon avait annoncé sa volonté de « rétablir rapidement les relations » entre le Bénin et ses voisins qui ont connu des coups d’État. Il y a « un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point et prendre acte », avait-il affirmé, évoquant spécialement le cas du Niger, avec qui les relations ont été brouillées suite à l’éviction de Mohamed Bazoum.

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