Face à l’urgence de la situation régionale marquée par une succession ces dernières semaines des événements imprévus, les Chefs d’Etats et de gouvernement membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), vont tenir ce samedi 24 février 2024, un sommet extraordinaire à Abuja. La rencontre aura justement pour objectif d’ examiner « la situation politique et sécuritaire de la sous-région » après le retrait de la Cédéao du Mali, du Burkina et du Niger; les trois ayant ayant formé depuis septembre dernier l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Après les sanctions, l’heure est à la réflexion, d’autant que les Etats sous le coup de ces mesures punitives pour avoir opéré des coups d’Etat, ont fait part fin janvier de leur décision de se retirer de la CEDEAO. Bola Tinubu, président en exercice de l’organisation sous-régionale et ses pairs vont se réunir ce samedi 24 février à Abuja au Nigeria, avec pour ordre du jour, d’examiner la situation sociopolitique , sécuritaire et diplomatique dans la sous-région suite au divorce annoncé par le Burkina Faso, le Mali et le Niger, tous dirigés par des pouvoirs militaires.
La levée des sanctions économiques édictées contre Niamey pourrait être aussi évoquée, à l’approche du mois de Ramadan, surtout que les résultats escomptés n’ayant pas été atteints comme l’a récemment mentionné le président béninois Patrice Talon.
En effet, le retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de la CEDEAO, reste une préoccupation d’intérêt capitale pour l’organisation sous-régionale qui peine à accorder ses violons sur la position à adopter. Selon des sources proches de la présidence de la Commission de l’institution régionale et relayées par certains médias, personne n’applaudit la décision du Mali, du Niger et du Burkina qui envisage « de leur tendre une main pour qu’ils restent dans l’organisation ».
Ainsi, au cours du sommet annoncé, les chefs d’Etat vont prendre connaissance des avantages et conséquences potentielles de ce retrait, pour enfin définir et afficher la conduite à tenir face à cette situation exceptionnelle.
La CEDEAO entend alors y parvenir, en faisant des concessions. De ce fait, la rencontre sera aussi l’occasion d’évoquer une éventuelle levée des sanctions prises contre le Niger, le seul pays du lot qui, selon l’expression d’un diplomate « reste toujours puni pour raison de coups d’État ». La levée des sanctions contre le Niger que soutient fermement certains Chefs d’Etat de la région comme le Président togolais Faure Gnassingbé, pourrait mettre du bémol dans les négociations, pour amener les membres de l’AES à revenir sur leur décision, espèrent certaines sources diplomatiques.
En marge des discussions, la CEDEAO va également aborder la situation politique du Sénégal entré dans une instabilité socio-politique, voté par le parlement sur initiative du président Macky Sall. L’organisation sous-régionale qui a exprimé son opposition à tout acte anti-constitutionnel et appeler à la tenue de la présidentielle dans des meilleurs délais, va certainement poursuivre sur cette lancée dans ses prises de décision et mettrait la pression sur les responsables du pays.