Coup d’Etat au Gabon: Les institutions internationales dans leurs traditionnels vieux discours. La condamnation est-elle la solution à cette pandémie de coup d’état?

discours

A peine le coup d’état militaire contre Ali Bongo annoncé, les réactions fusent de partout. De la France à la Chine, passant par l’Union Eurpéenne, les réactions ne se sont pas fait attendre à propos de ce énième coup d’état en Afrique.

Les uns condamnent l’acte et appellent à un retour à l’ordre constitutionnel, d’autres appellent à agir dans l ‘intérêt du peuple gabonais ou à préserver la sécurité du président déchu.

Dans un communiqué en date de ce 30 août 2023, l’Union africaine appelle les soldats à « garantir l’intégrité physique du président de la République, les membres de sa famille ainsi que de ceux de son gouvernement ». 

Moussa Faki Mahamat, le Président de la Commission de l’organisation dit suivre «avec une grande inquiétude la situation en République gabonaise et condamne fermement la tentative de coup d’Etat au pays comme voie de solution de sa crise post électorale actuelle » peut-on lire dans le communiqué.

Ces communiqués de par et d’autre sont du déjà vu. Tout comme au Mali, au Burkina Faso, au Niger et récemment au Gabon, le dénominateur commun à tous ces discours demeure la violation de la démocratie et de l’ordre constitutionnel mais aussi des sanctions qui impactent plus sur le peuple que sur les putschistes…

Les déclarations traditionnelles servies à chaque coup d’état constituent- elles vraiment une solution idoine pour un retour à la normale?

Ces condamnations tous azimuts pourront-elles mettre fin à ce qui se révèle aujourd’hui comme la seule voie de libération des peuples fatigués par une démocratie à double visage qui ne répond pas à leurs attentes, et las des dirigeants imposés qui légitiment leur pouvoir à travers un semblant d’élection mais qui érigent une gestion catastrophique des biens publics en mode de gouvernance? Quelle est la prochaine cible cet épée de Damoclès salvateur pour les peuples ?

On convient que les coups d’état ne sont pas une solution miracle et durable aux différents défis de développement et politiques auxquels sont confrontés les états africains. Mais le mal qui gangrène nos états est  un mal si profond qui ne saura trouver un remède dans les urnes.

La majorité des pays sub-sahariens sont dirigés par des Chefs d’Etat grabataires qui s’autoproclament démocratiquement élus et mettent en place un système de gouvernance non-inclusif et n’agissent que pour garantir leurs propres intérêts et ceux des puissances occidentales.

Le cas du Gabon est spécifique du fait que le Président sortant Ali Bongo apparaît physiquement inapte à être reconduit à la tête du pays, du fait des  soucis de santé, mais il refuse de l’admettre. En 2019, il a déjà été victime d’un coup d’état avorté, pour  vacance du pouvoir pour de cause de sa longue convalescence.

S’il tient tant au bien de son pays, pourquoi ne se retire-il pas de la course présidentielle pour céder sa place à un membre de son entourage politique au lieu de vouloir faire du forcing sur fond de menace de sa population, de la coupure de l’internet et de l’instauration d’un couvre-feu  tout au long de la période électorale? N’y a t’il pas d’ autres intellectuels présidentiable au Gabon?

Tel une pandémie, les coups d’Etat se sont propagés dans toute l’Afrique de l’ouest et  l’Afrique centrale vient de reprendre le relais. Une région dont la majorité des régimes sont quadragénaires et dirigés par des chefs d’Etat moribonds. En lieu et place des condamnations et sanctions édictées contre les pays dirigés par des juntes militaires, les décideurs politiques devraient profondément repenser la démocratie en Afrique et s’asseoir autour d’une table en vue crever l’abcès et trouver des solutions définitives et durables aux maux qui minent les peuples, freinent leur épanouissement et l’essor économique du continent et favorise cette pratique.

Ariel Nsang

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