Au Mali, une affaire de présumées malversations financières alimente les débats. Il s’agit de détournements de fonds au sein de la société de distribution de l’énergie électrique « Énergie du Mali », impliquant plusieurs cadres de la société et un ancien membre du gouvernement.
Ce mardi la justice a ordonné l’arrestation de plusieurs responsables de la société nationale Énergie du Mali poursuivis pour « atteinte aux biens publics », de même qu’un ancien ministre.
« Treize personnes ont été inculpées et mises sous mandat de dépôt, dans la nuit de lundi à mardi, par la Cour suprême, pour faux, usage de faux, atteinte aux biens publics », indique une source proche du dossier.
Les poursuites interviennent suite à des malversations enregistrées dans une affaire d’achat de groupes électrogènes en vue de fournir de l’électricité à ce pays d’Afrique de l’Ouest, à en croire la même source.
On peut noter parmi les personnes interpellées , l’ex-ministre des Mines et de l’Énergie Seydou Traoré de même que deux anciens directeurs de la société Énergie du Mali. Plusieurs employés de la société nationale chargée de fournir de l’électricité aux populations ont aussi été mis aux arrêts, en même temps que des opérateurs économiques.
Au Mali, les autorités de la transition livrent la guerre non seulement contre les groupes terroristes mais aussi contre la corruption et autres crimes financiers qui retardent l’essor économique du pays. Dans son message à l’orée de la nouvelle année 2024, le Président Assimi Goïta a une fois encore évoqué la question de corruption, assurant la combattre de toutes ses forces.
Sur une population de près de 22 millions d’habitants, seuls environ 11 millions de Maliens ont accès à l’électricité, représentant la moitié de la population. Mais, la fourniture d’électricité est de plus en plus chaotique, plongeant les populations dans une situation d’exaspération totale. Malgré les efforts fournis par les différents gouvernements dans le cadre d’appuis budgétaires, la société EDM s’enlise avec une dette de l’ordre de 200 milliards de FCFA.
Pire, l’entreprise nationale ne parvient plus à assurer la couverture en électricité de plusieurs localités maliennes et même de la capitale, Bamako. Des délestages sont récurrents et ces coupures peuvent durer jusqu’à 12 heures, dans certains quartiers de Bamako. Il est aussi fréquent que des populations passent une nuit entière dans le noir, faute d’électricité. Selon le Chef de l’Etat dans son discours, cette situation résulte de « plusieurs années de mauvaise gestion et de manque de vision pour le développement de ce secteur stratégique », avant de promettre améliorer la fourniture de l’électricité.