Les autorités nigériennes et leurs homologues du Bénin maintiennent le bras de fer concernant la réouverture des frontières terrestres. La crispation entre les deux pays est montée d’un cran cette semaine avec la décision de Porto Novo mercredi 22 mai de bloquer la navigation sur fleuve frontalier Niger du côté béninois. Ce fleuve sert de voie de contournement pour les populations béninoises et nigériennes pour joindre les deux pays depuis la fermeture de la frontière. Selon des sources médiatiques, ces populations utilisaient des pirogues pour traverser le fleuve.
Avant cette nouvelle décision, c’est les autorités nigériennes qui ont recommandé mardi aux opérateurs économiques de retirer leurs marchandises au port de Cotonou.
« Si vous avez quelques containers au Bénin, il faut les envoyer au Togo », a déclaré le Premier ministre de la transition Ali Mahamane Lamine Zeine lors d’une rencontre mardi avec les opérateurs économiques nigériens, avant de préciser que toutes les autres frontières sont désormais accessibles au Niger, dont celles du Tchad, de l’Algérie et de la Libye.
Concernant l’obstination à maintenir la fermeture de sa frontière terrestre avec le Bénin, Ali Mahamane Lamine Zene réaffirme qu’il y a au Bénin « des « soldats non-béninois qui animent cinq points, dont la base la plus importante et la plus dangereuse est située au bord du parc du W où ces soldats entraînent des terroristes ».
Rappelons qu’au cours d’un point de presse tenu 11 mai, le Premier ministre nigérien a clairement déclaré qu’il s’agit des soldats français chassés du Niger qui sont revenus s’installer à la frontière entre le Bénin et le Niger.
De leur côté, les responsables militaires et diplomatiques français et béninois rejettent cette accusation du Niger et démentent toujours toute présence de bases françaises au Bénin.
Depuis les sanctions prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) contre le Niger en juillet dernier suite au renversement du régime de Mohamed Bazoum, une tension inédite s’est installée entre les deux pays.
Il y a quelques jours, en réaction au maintien de la fermeture de cette frontière, Porto-Novo avait interdit l’embarquement du pétrole brut nigérien à partir de son port de Sèmé. La mesure a été finalement levée suite à une médiation de la Chine, en l’occurrence la société CNPC qui assure la commercialisation du pétrole nigérien sur le marché international.