A l’issue de deux jours du congrès qui a réuni des chefs d’état major de la CEDEAO à Accra, pour faire les derniers réglages d’une éventuelle intervention militaire au Niger, le commissaire Abdel Fatau Musah, souffrant certainement d’un complexe non encore diagnostiqué, est déterminé à faire couler du sang pour remettre Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Alors même que la destitution de celui-ci a été réalisée par les militaires du CNSP de façon sagement réfléchie, sans effusion de sang, par souci de préserver la vie des nigériens et la stabilité du pays et la sous-région toute entière.
Par sa déclaration finale, le commissaire de la paix et de la sécurité de la CEDEAO s’illustre qu’il est tout sauf un homme de paix. « Le jour J a été décidé », a t’il déclaré.
« On est prêt à y aller […] Nous voulons libérer le Niger des militaires au pouvoir pour que ce pays se concentre sur son objectif premier, la lutte contre le terrorisme ».
Drôle de libération, ricanent les analystes, qui trouvent vraiment ahurissant cette rage contre le peuple nigérien qui n’aspire qu’à prendre sa destinée en main et s’affranchir de la domination française et de ses valets locaux.
Abdel Fatau Musah pense t’il aux répercussions du déploiement d’une force armée pour affronter les forces nigériennes déjà stationnées aux frontières du pays? Quelles sont les réelles intentions de ce catalyseur qui s’acharne à semer le chaos dans un pays déjà confronté à des défis de terrorisme et de crise économique, dans un contexte régional marqué par l’insécurité généralisée pour réintégrer celui-là même qui validait et parrainait les groupes terroristes?
Avant de passer à la phase d’exécution, il faudra que ce projet reçoive l’approbation des chefs d’Etat de la sous-région.
Certes, quelques dirigeants de la sous-région ont déjà déclaré leur empressement à faire intervenir leurs armées pour ce projet hautement périlleux pour le Niger et pour l’espace communautaire. Mais les peuples espèrent encore que les décideurs politiques vont faire appel à leur bon sens et revenir à de meilleures sentiments pour sauver le peu d’honneur qui reste à la CEDEAO.
Amina HAMZA