Au Nigeria, le tribunal de l’État de Borno (nord-est) a donné son verdict pour la libération de 313 personnes détenues par l’armée pour leur appartenance supposée au groupe islamiste Boko Haram. Et pour cause, la justice n’a pu établir de preuve entre ces suspects et la secte islamiste.
Entre 2009 et 2021, le groupe terroriste Boko Haram a mené une série d’attaques ayant fait des milliers de morts et des millions de déplacés au Nigeria. Dans sa riposte, l’armée a procédé à de nombreuses arrestations dont le dénouement judiciaire est toujours en attente. Sur un total de 1323 suspects poursuivis pour terrorisme, seules 366 condamnations avaient été prononcées à fin 2023. Ce jeudi, le tribunal a décidé de remettre en liberté 313 autres suspects, du fait de l’absence de preuves suffisantes pour les inculper.
Ces personnes seront mises à la disposition du gouvernement de l’Etat de Borno et pourraient bénéficier d’un programme de réhabilitation. Passage nécessaire avant leur réinsertion au sein de la communauté.
« Les dossiers ont été menés par le département des poursuites, qui fait partie du ministère fédéral de la Justice, et les personnes seront remises au gouvernement de l’Etat de Borno pour la suite de la procédure », a souligné le général de division, Edward Buba, porte-parole de l’armée nigériane.
Il convient de rappeler que le groupe Boko Haram qui sévit au Nigeria depuis plusieurs années est responsable de la mort de milliers de personnes et du déplacement de millions d’autres. Les séries d’enlèvement dont il est l’auteur, notamment celui des lycéennes de Chibok en 2014, ont longtemps défrayé la chronique et renforcé les critiques envers le gouvernement fédéral et l’armée nigériane, jugés incapables de défendre la population. Mais depuis la mort de son leader, Abubacar Shekau, les attaques du groupe, désormais scindé en deux, se sont réduites.