Norvège: Le prix Nobel 2023 revient à la journaliste iranienne et militante des droits de l’homme Narges Mohammadi

Narges Mohammadi

La journaliste militante des droits de l’homme Narges Mohammadi est récompensée  ce vendredi avec le prix Nobel de la paix, pour sa lutte pour les droits de l’homme, notamment contre l’oppression des femmes en Iran.

Ce vendredi à Oslo, la capitale de la Norvège, le comité Nobel norvégien a déclaré que Mme Mohammadi, remporte le prix Nobel de la paix 2023.

La journaliste de  51 ans, actuellement en détention à Téhéran, est distinguée  « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran, ainsi que pour sa lutte en faveur des droits humains et de la liberté pour tous », a annoncé Berit Reiss-Andersen, la présidente du comité Nobel norvégien.

Mohammadi occupe le poste de vice-présidente au sein du Centre des défenseurs des droits de l’Homme, fondé par Shirin Ebadi, également lauréate du prix Nobel en 2003.

Cette défenseuse de la liberté a été plusieurs fois condamnée dans son pays et emprisonnée au cours des 25 dernières années en raison de son engagement contre l’obligation du voile pour les femmes et la peine de mort.

Condamnée en mai 2016, Narges Mohammadi purge une peine de 16 ans pour son activisme. Peine allongée en août.

Cette distinction est saluée par la communauté internationale. « Cela distingue vraiment le courage et la détermination des femmes en Iran, qui sont une source d’inspiration pour le monde entier », a commenté  la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Elizabeth Throssell, à Genève, avant de marteler : « Nous avons vu leur courage et leur détermination face aux représailles, aux intimidations, à la violence et aux détentions. » 

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres pour sa part se réjouit en déclarant: c’est un « hommage à toutes ces femmes qui se battent pour leurs droits au péril de leur liberté, de leur santé et même de leur vie ».

Cette distinction intervient après un vaste mouvement de contestation survenu en Iran l’année dernière, déclenché par la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans, suite à son arrestation à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire dans le pays.

Depuis son lieu de détention, Narges Mohammadi, a laissé entendre que ce remous avait accéléré le processus vers la démocratie, la liberté, et l’égalité, devenu aujourd’hui irréversible.

Si Narges Mohammadi reste détenue, elle ne pourra pas se rendre le 10 décembre prochain à Oslo pour recevoir son prix de la paix, qui consiste en un diplôme et une médaille d’or assortis d’une récompense de 11 millions de couronnes (près de 980.000 euros).

Le prix Nobel de la paix a déjà été attribué à plusieurs militants emprisonnés tels qu’Ales Beliatski du Bélarus l’année précédente, représenté par son épouse lors de la cérémonie Nobel, ou encore Liu Xiaobo de Chine, dont le fauteuil était resté symboliquement vide en 2010.

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