Afrique: Décalage de l’élection présidentielle au Sénégal/ l’AES condamne Macky Sall

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La CEDEAO, qui a habitué l’opinion publique à condamner chaque moindre geste ou faux pas des dirigeants des pays dirigés par des pouvoirs militaires dans la sous-région et même à les sanctions sévèrement, semble avoir de la peine à utiliser cette fois-ci le mot « condamner » à propos du coup de force constitutionnel de Macky Sall,  et préfère se contenter d’être « préoccupée ».

Alors que l’institution régionale dit prendre acte de la situation, l’AES condamne la décision unilatérale du président Macky Sall de reporter le scrutin présidentiel.

L’Alliance regroupant le Burkina-Faso, le Mali et le Niger, par le biais d’un communiqué, oberve que le report décidé par Macky Sall crée un tumulte au sein de la classe politique sénégalaise et au niveau international.

« Malgré ses assurances répétées de ne pas briguer un troisième mandat controversé, Macky Sall a annulé le décret fixant la date du scrutin présidentiel prévu le 25 février 2024. Ce changement dramatique brise la promesse d’alternance démocratique tant attendue par le peuple sénégalais », a écrit l’AES.

Pour l’Alliance des Etats du Sahel, cette décision du président sénégalais trahit sa volonté de se pérenniser au pouvoir.

« En décidant de choisir lui-même son successeur et de priver ainsi le peuple de son droit de choix, Macky Sall suscite des interrogations sur ses véritables intentions. Son désir excessif de rester au pouvoir le place dangereusement près des tendances autoritaires que l’Afrique a tant combattues », a condamné l’AES.

Outre la protestation de l’opposition, la a décision du décalage pour le 15 décembre du scrutin initialement prévu le 25 février, provoque des remous jusqu’au au sein du parti présidentiel Sénégal. Quelques heures après l’annonce, le ministre Secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, démissionne de son poste pour recouvrer sa « pleine et entière liberté ». Par ailleurs, l’opposant au pouvoir, Khalifa Sall, ainsi que les Etats-Unis ont fait part de leurs inquiétudes à la suite de cette annonce.

Pour rappel, l’AES a annoncé le 28 janvier son retrait de la CEDEAO, à qui elle reproche beaucoup de manquements, dont son inaction face au terrorisme qui endeuille leurs peuples et pour son asservissement aux puissances occidentales.

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