Il est aujourd’hui cité comme l’un des principaux soutiens des transitions de la sous-région. Ses actions et prises de positions à l’endroit des Etats dirigés par des juntes militaires prouvent à suffisance sa solidarité envers ces régimes, que les impérialistes et leurs sous-préfets africains diabolisent à longueur de journée, du fait qu’ils sont ceux qui ne veulent pas se soumettre aux desideratas de l’occident.
Certes il réitère à chaque occasion ne pas applaudir les coups d’Etat. Mais lors des différentes sommets ordinaires et réunions extraordinaires pour sceller le sort des pays dirigés par des putschistes, il est été l’un des rares des dirigeants à demander à ses homologues de ne pas prendre des décisions hâtives. Mais il n’a pas été écouté par ses pairs, qui pour une raison qui leur est propre tenaient à exécuter coûte que coûte l’ordre reçu auprès de leur maître, quitte à violer les principes de la CEDEAO, ou à massacrer les peuples frères, membres de l’organisation. Il s’agit du Président de la République togolaise, Faure Gnassingbé, qui dans un sursaut panafricaniste, préfère la voie de la médiation à un règlement conflictuel des crises.
Selon Lansana Kouyaté, l’ancien premier ministre de la Guinée, lors des rencontres sur la situation des trois pays de l’AES, M. Gnassingbé a été » très audible là-dessus. Il a dit de ne pas prendre des sanctions prématurément contre les trois pays… Il l’a dit à satiété ».
Mais comme de l’eau versé sur le dos d’un canard, son opinion n’a pas été prise en considération. En témoignent les décisions prises par les Chefs d’Etat de la sous-région réunis sur la crise du Niger, en Guinée Bissau.
L’ancien chef de gouvernement guinéen estime que « le sommet de Bissau a été une sorte de déviation de la CEDEAO à propos de la procédure à mettre en place », pour une recherche de solution pacifique et fraternelle des problèmes des pays de l’AES.
» La situation que traverse la CEDEAO est vraiment préoccupante. Cette organisation jusqu’ici est la plus sûre, la plus solide de tout le continent. Aujourd’hui, nous courons le risque de la faire disparaître « , avait lancé Umaro Sissoco Embalo. Une accusation à peine voilée, qui présente les putschistes, comme des gens agissant pour la disparition de l’organisation. Or le bilan de son passage à la tête de l’institution régionale (marquée par son suivisme effronté des impérialistes, et ses ingérences indélicates dans les affaires internes des Etats) est plus que chaotique.
Avec le retrait de l’AES, qui était d’ailleurs prévisible au regard des mauvais traitements et sanctions diaboliques infligés à leurs peuples, l’on se rend compte que les principaux acteurs du divorce CEDEAO-AES ne sont que les décideurs politiques de l’organisation eux-mêmes.
S’ils avaient fait preuve d’un peu de jugeotte, respecté les textes régissant l’institution et les idéaux de ses pères fondateurs « désireux de réaliser l’intégration des Etats de la sous-région » et reconsidéré la position irréprochable du Président Faure Gnassingbé vis-à-vis de ces trois pays du Sahel, déjà meurtris par la guerre anti-terrorisme qui leur est imposé par ces mêmes impérialistes, l’on n’en serait pas là aujourd’hui. Mais dans leur course irréfléchie d’appliquer les injonctions de leur maître de la France, la CEDEAO a creusé le trou de sa future dislocation.
Aimé Tapsoba