Coup d’Etat au Gabon : La France souffle le chaud et le froid dans sa politique envers l’Afrique 

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La politique de la France en Afrique est une politique à double visage, qui condamne une chose ici et la cautionne ou la commandite là. Du moins c’est ce qu’on puisse affirmer suite aux analyses et révélations qui circulent suite au coup d’Etat survenu au Gabon contre Ali Bongo.

Selon plusieurs sources, le putsch du 30 août au Gabon serait orchestré depuis l’international et les tombeurs de Bongo seraient à la solde de la France. Une déclaration qui au premier abord peut paraître invraisemblable, compte tenu des relations historiques très solides qui lient le Gabon et la France. Mais il semble que l’ancien colonisateur a fait un volte-face imprévisible et s’est subitement retourné contre son grand allié de longue date, Ali Bongo, dont le père a joué un rôle prépondérant dans l’enracinement de la Françafrique.

Une analyse approfondie des évènements récents et plusieurs faits concordants viennent conforter cette conviction, selon laquelle le coup d’état du Gabon n’est pas aussi salvateur que l’on pense.

Contrairement au Burkina Faso, au Mali,  au Niger, où les militaires putschistes évoquent la dégradation de la situation sécuritaire ou la mal gouvernance économique comme motifs de leurs actes, la junte qui a renversé Ali Bongo semble ne défendre aucun idéal. Il ne s’agit pas pour eux de mettre le Gabon sur la voie de la véritable souveraineté et faire profiter des énormes richesses de son sol et sous-sol aux gabonais comme se sont engagés les putschistes des trois pays ouest-africains précités.

En attendant qu’ils trouvent un justificatif qui tienne la route, il est clair que la destitution d’Ali Bongo n’est qu’un saupoudrage; les putschistes  surfent sur le ras-le-bol de la population par rapport à la longévité de la dynastie Bongo, sur l’état physique du président réélu et peut-être sur les chiffres un peu trop osés des résultats proclamés par le Centre Gabonais des élections (CGE).

Mais est-ce que le désormais ex-commandant de la garde présidentielle Brice Clotaire Oligui Nguema est-il le messie qui vient délivrer le peuple gabonais? Non. L’officier est en mission commandée pour la France, selon plusieurs sources dignes de foi. Une image de lui saluant le Président Macron en dit long. Aussi selon les mêmes sources, Bongo se serait opposé à une demande de la France d’installer au Gabon sa plus grande base pour mieux combattre le Burkina, le Niger et le Mali qui ont choisi d’en finir avec le néo-colonialisme. N’ayant pas digéré ce refus et tenant à coup sûr à sa vengeance contre les trois pays, la France a choisi de trahir son bras droit et de porter à la tête du Gabon, quelqu’un qui pourra tenir ce rôle que jouait Bazoum, et servir ses intérêts malsains et égoïstes.

Ali Bongo s’en est rendu compte hélas trop tard. Pour certains observateurs, c’est la raison pour laquelle dans sa courte vidéo, il a choisi de lancer un appel à l’aide en anglais plutôt qu’en français. Ce qui sous-entend il s’adresse à ses partenaires des Etats anglosaxons. Le peuple burkinabè doit rester très vigilant

Réma Christine MENGUE

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