Les Emirats Arabes Unis ont été frappés cette nuit par des pires inondations jamais enregistrées depuis plus de 7 décennies. Des centres commerciaux inondés, un aéroport qui ressemble désormais plus à une piscine et des rues transformées en fleuves. C’est le visage que présente le pays au lendemain des pluies records qui sont tombées dans la nuit de mardi. Dubaï particulièrement est paralysée par des inondations spectaculaires.
Trois autres pays du Golfe subissent également de fortes inondations : Bahreïn, le Qatar et Oman. Un récent bilan fait état de 18 personnes mortes dans les eaux. Pourtant ce genre de phénomène est particulièrement rare dans la région, connue pour son climat subtropical aride. Les Émirats arabes unis ont ainsi indiqué ne pas avoir connu des précipitations aussi abondantes depuis 75 ans.
Les experts expliquent une telle catastrophe par une succession de plusieurs systèmes orageux massifs. « Quatre systèmes orageux massifs et très actifs se sont succédés, notamment aux abords de Dubaï qui a recueilli un cumul de pluie de + de 150 mm en 24 heures, exceptionnel pour cette région », a indiqué sur X (ex-Twitter) l’observatoire français des orages Keraunos.
« Il est tombé en une seule journée l’équivalent d’une année et demie de pluie », résume le climatologue américain Colin McCarthy, dans un post sur le même réseau social. Cette quantité de pluie dépasse en effet de loin les précipitations annuelles moyennes de 95 millimètres enregistrées à la station météo de l’aéroport international de Dubaï.
C’est la ville d’Al Ain qui a connu les pires précipitations. Située à une centaine de kilomètres au sud de Dubaï, il est tombé sur cette ville « 254,8 mm de précipitations en moins de 24 heures »,selon le Centre national de météorologie des Émirats arabes unis (CNM), qui a qualifié cet événement d’« exceptionnel dans l’histoire climatique du pays ».
Friederike Otto, maître de conférences en sciences du climat au Grantham Institute de l’Imperial College de Londres, fait un probable lien entre le phénomène météorologique et le réchauffement climatique. « Il est très probable que les pluies meurtrières et destructrices à Oman et Dubaï aient été rendues plus fortes par le changement climatique provoqué par l’homme », a-t-il déclaré.
Les gouvernements émirati et omanais avaient averti précédemment que le changement climatique risquerait d’entraîner davantage d’inondations. Plus encore, dans son rapport le plus récent, le GIEC exprime clairement que « l’influence humaine, en particulier les émissions de gaz à effet de serre, est probablement le principal moteur de l’intensification observée à l’échelle mondiale des fortes précipitations sur les régions terrestres » ces dernières années.