Face à la recrudescence des gangs et le taux de criminalité sans cesse croissante en Haïti, le conseil de sécurité des Nations Unies a donné son quitus au Kenya, pour l’envoi d’une force multidimensionnelle en Haïti, afin d’appuyer la police haïtienne à mieux gérer le défi sécuritaire liée aux multiples gangs.
Il y’a un an, les autorités haïtiennes débordées par le taux de criminalité en hausse dans le pays, ont introduit une requête d’appui pour faire face aux gangs.
Réuni ce lundi 02 octobre, le conseil de sécurité de l’ONU s’est penché sur la question au marquée par des négociations difficiles qui ont abouti à l’adoption de la résolution par 13 voix pour et 2 abstentions (Chine et Russie). Laquelle résolution autorise cette « mission multinationale de soutien à la sécurité », non onusienne, est créée pour « une période initiale de douze mois », avec une réévaluation au bout de neuf.
La force kenyane aura pour mission d’ « apporter un soutien opérationnel à la police haïtienne » dans sa lutte contre les gangs et pour la sécurisation des écoles, ports, hôpitaux et aéroport. Ceci dans le but d’améliorer suffisamment la situation sécurité pour permettre l’organisation des élections, alors qu’aucun scrutin n’a eu lieu dans le pays depuis 2016.
En coopérant avec les autorités haïtiennes, la mission pourra, employer des « mesures d’urgence » temporaires et proportionnées « sur une base exceptionnelle », notamment via des arrestations, dans le respect du droit international. Ceci pour « empêcher des pertes de vies ».
La décision du conseil ne donne pas de détails sur la composition de la mission. De ce fait, le calendrier du déploiement et le nombre de personnel seront élaborés par les futurs participants avec le gouvernement haïtien. Le chiffre de 2 000 membres des forces de l’ordre a toutefois été souvent évoqué ces derniers mois.
Dans un récent rapport, Antonio Guterres notait que la crise économique, politique et sécuritaire que traverse Haïti s’est encore aggravée depuis un an, avec des gangs « plus nombreux et mieux armés » que les quelque 14 000 policiers comptabilisés fin juin 2023. Au total, près de 2 800 meurtres ont été dénombrés entre octobre 2022 et juin 2023, dont près de 80 mineurs, selon ce rapport.