Niger: Discours de Macron sur la crise politique. Le CNSP répond sur le même ton

CNSP

Entre le Niger et la France, c’est la réponse du berger à la bergère. Les nouvelles autorités ne se laissent pas intimider par les menaces de l’ancienne puissance coloniale. Ce vendredi 1er septembre, elles ont réagi par un communiqué aux propos irréfléchis et hautains tenus par le Président Macron en début de semaine sur la crise politique actuelle du Niger. 

A la conférence des ambassadeurs et ambassadrices lundi 28 août dernier, le Président français Emmanuel Macron se prononçant sur le putsch du 26 juillet dernier, a prononcé un discours indélicat qui n’a pas été apprécié par les militaires au pouvoir au Niger.

« Le problème des nigériens, ce sont les putschistes qui les mettent en danger parce qu’ils abandonnent la lutte contre le terrorisme, parce qu’ils abandonnent une politique qui était bonne économiquement pour eux, et qu’ils sont en train de perdre tous les financements internationaux qui étaient en train de leur permettre de sortir de la pauvreté », a- t’il gueulé.

En réplique en cette allocution, la junte nigérienne n’y est pas allée par le dos de la cuillère. Elle dénonce « les propos paternalistes », avant de fustiger: « Nos Forces de Défense et de Sécurité sont plus que jamais engagées à poursuivre la lutte acharnée contre les forces terroristes, d’ailleurs soutenues par la France qui prétendait jusqu’ici nous aider dans cette lutte ».

Selon les responsables du CNSP, la France instrumentalise les chefs d’État de « la CEDEAO pour les obliger à adhérer au projet néocolonialiste d’un autre âge d’invasion du Niger ».

« Les propos de Monsieur Macron et ses incessants efforts en faveur d’une invasion du Niger visent à perpétuer une emprise néocoloniale sur le peuple Nigérien qui ne demande rien d’autre que de décider désormais par lui-même de son destin », dénoncent les militaires.

Les nouveaux dirigeants du Niger, s’indignent aussi sur le plan de la France de susciter une division ethnique quand Macron évoque dans son discours que le président renversé Mohamed Bazoum appartient à « une minorité ethnique ».

Ces  « propos visent également à fabriquer une division ethnique artificielle pour opposer les Nigériens les uns aux autres et créer les conditions d’un conflit interethnique ; à l’instar de ce qui s’est passé dans certains pays africains et qui a été provoqué par ce genre de manipulations », estiment les putschistes.

Selon eux, cet aveu d’Emmanuel Macron démontre « si besoin est, que le régime défunt était bien au service d’agendas étrangers au détriment des intérêts du Niger ».

Les militaires ont tenu à rappeler à Macron que « ni les Africains, ni le peuple Nigérien, ni même le peuple Français ne sont dupes ».

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