Togo: Mort en exil de Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo

Agbéyomé Kodjo

L’ancien premier ministre du Togo, et candidat malheureux à l’élection présidentielle de février 2020, Agbéyomé Kodjo n’est plus. Celui qui a occupé plusieurs postes dans les institutions togolaises sous le magistère de Gnassingbé Eyadéma, puis devenu opposant au régime Gnassingbé est mort en exil à 70 ans, sans pouvoir revenir sur sa terre natale, comme il l’avait souhaité.

Opposant à Faure Gnassingbé  lors de la présidentielle de 2020 — sous la houlette de la Dynamique Mgr Kpozro (DMK) une coalition de partis politiques créée par l’archevêque émérite de Lomé–  qu’il estimait avoir remportée, Agbéyomé Kodjo est décédé deux mois après son mentor Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro, à l’exil tout comme lui.

Le natif de Tokpli (préfecture de Yoto), a marqué la sphère politique du pays durant ses quarante dernières années, où il est passé du camp de la mouvance présidentielle à celui de l’opposition. Alors qu’il n’avait que 30 ans, Agbéyomé Kodjo  est nommé pour la première fois dans le gouvernement dans les années 80.

Après la conférence nationale souveraine, il gravit les échelons : ministre de la Sécurité, directeur du port autonome de Lomé, président de l’Assemblée nationale et Premier ministre avant de tomber en disgrâce après avoir demandé des réformes au sein du Rassemblement du peuple togolais (RPT) auprès du président Gnassingbé Eyadema. La brouille l’amène à partir pour la première fois en exil en juin 2002.

Il rentre au pays en 2005 après la mort du président Eyadema, crée son parti en 2008 et prend part à la présidentielle de 2010.  Il se présente une nouvelle fois aux élections de 2020, cette fois-ci, porté comme candidat de la DMK, une coalition avec plusieurs partis politiques et organisations de la société civile, et soutenu de Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro. Arrivé deuxième selon les résultats officiels, derrière Faure Gnassingbé avec 19,45% de voix, Agbéyomé Kodjo conteste les résultats, estime avoir remporté le scrutin, et reprend les chemins de l’exil.

C’est donc depuis son exil que le peuple togolais, notamment ses militants apprennent la triste nouvelle de sa mort, suite à un malaise.

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